Mon corps, ce meilleur ennemi.
Lui, que j’aime et déteste. Lui qui porte mes angoisses et mes secrets ; et qui les dévoile parfois sans que je ne puisse rien faire pour l’en empêcher.
Se mettre nu, se mettre à nu. Une seul lettre change, un petit à de rien du tout, et pourtant tout est différent. C’est poser contre s’exposer. La nuance est subtile, et pourtant essentielle.
Ce corps, j’ai dû l’adopter, le faire mien. L’apprivoiser peu à peu. Chaque dessin est une façon de le rendre mien, chaque tracé une appropriation, chaque ligne le reflet d’une courbe.
J’ai lutté contre lui avant de pouvoir faire route ensemble. Je l’ai malmené, détesté, livré parfois à tort à d’autres sans plus de considération pour lui. Mais il est à présent bien plus qu’une enveloppe trop lourde que je cogne partout faute d’adresse et d’équilibre. Il est à la fois ce qui me permet de prendre et de perdre le contrôle. Comme un allié bien paradoxal, qui me protège et me révèle.
Poser nu, c’est accepter de faire corps, littéralement. C’est le faire mien tout entier, l’accepter sans condition. C’est accepter ce que je suis, ce qui me marque, et ce qu’il me révèle de moi-même.
Anna